Soucieu-en-Jarrest/Communay/Givors - Cérémonies du 11 novembre 2020
11 novembre 2020
Retrouvez ci-dessous mon discours prononcé à l'occasion des cérémonies commémoratives au sein de notre circonscription.
J'étais successivement présent à Soucieu-en-Jarrest, Communay puis Givors :
"Cérémonie du 11 Novembre 2020 - Discours du Député Jean-Luc FUGIT
Le 11 novembre célèbre l’armistice de la première guerre mondiale.
Mais depuis 2012, le 11 novembre est également célébré comme commémoration annuelle de la victoire et de la paix et journée d’hommage à tous les morts pour la France.
Nous sommes donc aussi présents aujourd'hui pour rendre hommage à tous les soldats français et alliés morts pour la France.
Entre 1914 et 1918, des hommes ont versé leur sang.
Ils étaient boulangers, colporteurs, ouvriers ou paysans et devinrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers.
Derrière chaque nom inscrit sur une stèle il y a un être, une famille.
Nous pensons aussi, à la chair meurtrie et aux vies brisées de ceux que l’on appelait les "Gueules Cassées".
C'est devant cette mémoire que nous nous inclinons ensemble.
Nous rendons hommage à ces hommes qui se battirent courageusement pendant quatre longues années.
Nous rendons hommage aux "combattants de l'arrière", mobilisés dans les champs, dans les usines, dans les hôpitaux, parmi lesquels des millions de femmes.
Face à ces hommes et ces femmes qui ont tant donné parfois jusqu’à leur vie pendant la première guerre mondiale, et au-delà à tous ceux tombés pour notre pays quelles que soient les circonstances et l’époque, nous avons un devoir moral, un devoir de mémoire.
Ce devoir est de faire en sorte que cette Histoire continue d'être une Histoire partagée et vivante.
Une Histoire dans laquelle chacun reconnaît une part de lui-même et de l'autre.
Simone Veil disait : « Je n'aime pas l'expression devoir de mémoire. Le seul devoir est d'enseigner et de transmettre ».
La mémoire c’est se souvenir de nos aïeux.
La mémoire c’est aussi le devoir de ne pas oublier pour que les enseignements du passé éclairent notre avenir.
Et parce que l’avenir s’écrit au présent, c’est un devoir de mémoire mais aussi de vigilance qui nous oblige.
Comme le disait Victor Hugo : «La guerre, c’est la guerre des hommes ; La paix, c'est la guerre des idées ».
Il est essentiel de faire perdurer ces temps de recueillement et d'hommage auprès des générations futures même dans les circonstances particulières que nous vivons.
Il nous incombe à tous de permettre à nos enfants de s’approprier un passé commun, de se souvenir que la liberté s’est acquise de haute lutte et que c’est un bien aussi inestimable que fragile.
En ce jour je veux saluer nos anciens combattants mais aussi nos soldats engagés sur plusieurs théâtres d’opérations dans le monde qui risquent chaque jour leur vie pour préserver les grands équilibres de la paix mondiale.
Je pense aussi à nos forces de gendarmerie et de police, qui œuvrent au quotidien pour notre sécurité, pour que vivent nos libertés.
Dans ce monde en « multi crises », où notre société doit relever d’importants défis et connaît de grands bouleversements, il nous faut plus que jamais rester unis face à l'adversité et la haine.
L’union dans l’adversité sera toujours notre plus grande force.
Il nous faut rester solidaire face au découragement parfois compréhensible.
La crise sanitaire nous met à rude épreuve.
Nous n’avons pas encore toutes les clefs de compréhension du virus de la COVID 19.
Il n’est pas aisé de concilier l’impératif sanitaire, la continuité éducative pour nos enfants, et l’impératif économique et social.
Les mesures qui s’imposent pour préserver nos soignants, les capacités de notre système de soins et la santé collective en évitant les formes graves de la maladie et les décès en nombre, nous impactent tous dans nos vies personnelles et professionnelles.
Beaucoup de nos concitoyens connaissent de grandes difficultés.
J’en appelle à ce que la responsabilité de chacun et la solidarité de tous animent notre esprit de résistance.
Notre capacité de résilience collective passe par notre cohésion.
Face aux difficultés économiques et sociales, au repli identitaire, aux égoïsmes, aux extrémismes, aux fanatismes, au terrorisme, notre esprit de solidarité doit prévaloir, notre République doit se réaffirmer une et indivisible.
Si l’identité a besoin d’altérité, le rejet de l’autre n’a jamais permis de construire des sociétés solides et prospères car ces dernières ont besoin d’ouverture et de fraternité.
La folie fanatique du terrorisme n'a pas de limite en dehors de notre capacité individuelle et collective à faire face.
Il faut bien sûr mobiliser tous les moyens possibles pour lutter contre la menace terroriste.
Mais il faut aussi faire bloc moralement, psychologiquement, pour que ces belles valeurs de Liberté, Egalité, Fraternité, celles que porte et inspire la France et que partagent tant de pays et d'individus, ne puissent jamais être balayées.
Ce ne sont pas les valeurs d'une culture contre une autre.
Elles sont et demeurent des valeurs universelles partagées par toutes les grandes philosophies morales.
Hier comme aujourd’hui, c'est en nous battant pour nos valeurs, au premier rang desquelles la paix, que nous honorons la mémoire de nos aïeux, tombés pour notre pays.
La paix n'est pas seulement un état de fait caractérisant les relations internationales.
Elle symbolise également l'effort permanent que chacun d'entre nous doit perpétuer pour que disparaissent la haine, les conflits et les morts qu'ils entraînent.
Pour conclure je citerai de nouveau Victor Hugo qui disait en 1848 : «Les souvenirs sont nos forces. Quand la nuit essaie de revenir, il faut allumer les grandes dates, comme on allume des flambeaux.»
Ainsi, je formule le vœu que cette journée du 11 novembre soit celle où l’on allume ensemble les flambeaux qui éclairent notre chemin pour que vive la démocratie et la paix.
Vive la Paix. Vive la République. Vive la France."